jeudi 8 mars 2012

Harun Farocki, Gegen-Musik / Contre-chant.

 D'abord vidéo couleur d'une vingtaine de minutes produite par le studio Le Fresnoy de Tourcoing autour des images enregistrées par les mille deux-cent caméras de surveillance de la métropole lilloise, ce chant à l'envers a fait l'objet voici deux ans(*) d'une édition papier. 

 Huit pages de mots posés sur des images "faites" ou "glanées" sur le corps de la ville, "images sans caméraman"; huit pages  sur l'obligation faite aux corps de circuler - l'arrêt sur l'image "rend suspecte" toute nonchalance révélée- et surtout, l'envers du dispositif, là où l'on a cessé de scruter, parce qu'il y a tout intérêt "à réduire le travail du regard ou l'abolir"...  


De Vertov à Farocki, un déplacement , un détournement des images - insupportable, fascinant.


"Comment commencer?
Avant que le jour commence-
dans un laboratoire de sommeil
(...)
Pour Dziga Vertov, le jour commence avec la production d'images
Pour nous, (...)
Nous montrons le sommeil-
à partir de caméras déjà
dirigées vers les dormeurs
nous suivons les caméras à travers les canalisations de la ville
(...)
le réseau des artères de la ville "





 (*)Merci Michelle de la librairie Texture ( métro Laumière, Paris 19) pour votre travail de mise en valeur de la petite, voire micro édition, bien indépendante celle-là...


Contre-chant, Harun Farucki, traduit de l'allemand par Monique Rival, contrat maint, Toulouse, 2009. Deux euros trente...

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